Bulles

Bulles

jeudi 21 novembre 2013

Où Nabila remplace Céline...

"- Les gens ne ressentent plus l'envie de lire, ne voient pas l'utilité d'écrire sans faute d'orthographe, de découvrir des mots de plus de 2 syllabes ; ils sont amorphes, attendent tout de Google ou Wikipédia, veulent que tout leur tombe tout cuit dans les mains, sans aucun effort, sans patienter, sans bouger sauf l'index sur la souris ou la télécommande. C'est surprenant, non ? 
 - Vraiment ?! Surprenant ?! Je ne crois pas non."

 Tout le monde nous rabat les oreilles en ne parlant que du petit monde du show-business, les stars qui vivent de leur apparence. Mais pas de jaloux, les politiques subissent le même traitement : Manuel Valls (sexy ?!) et sa femme, les textos de Nicolas Sarkozy, le non mariage de François Hollande, la tenue de Valérie face à Michelle... Un traitement qui dépend du buzz et des tweets des uns et des autres (La ratatouille de Cécile Duflot ?!) Cela varie aussi en fonction du planning des mesures gouvernementales : faut-il les noyer dans un flot de non-informations ou noyer les gens sous les mêmes reportages-interviews autour du même sujet jusqu'à nous rendre malades et que l'on ne s'y intéresse plus. Aucun éclairage nouveau, les mêmes personnes sur les différentes chaînes de TV ou stations de radio, le même discours rabâché par tous (ndlr : gavage). Puis, la politique est au même rang que la mode, que les catastrophes naturelles, que le match de la veille, que les propos scandaleux d'un rédacteur en chef de magazine en mal de publicité pour son magazine tout neuf : tout au même niveau, aucune hiérarchisation dans une valse permanente de "news" et de "buzz". 


 Parallèlement, Louis-Ferdinand Céline n'est pas "célébré" pour les 50 ans de sa mort. Oui, il a écrit parmi les pires insanités qui soient et il est difficile de cliquer sans réfléchir sur "j'aime" sur sa page Facebook. Mais la situation est plus complexe qu'on veut nous le faire croire. Il faut prendre le temps de lire certains de ses ouvrages, étudier le contexte dans lequel il a évolué et puis se faire un avis de citoyen éclairé sur la question. Comment prendre conscience qu'il faut du temps pour apprendre et comprendre ? Que les erreurs sont possibles si on prend le temps d'y réfléchir et de revenir dessus ? Que c'est difficile ? Qu'apprendre n'est pas toujours un moment agréable ? Que cela demande des efforts ? Si même au plus haut niveau, cette réflexion, cette ouverture au dialogue et à l'échange n'est pas valorisée ? 

 Et là, Nabila arrive avec ses gros... sabots. Je passe à la télévision puis dans toutes les émissions d'actualité, je ridiculise les gens qui font preuve d'un peu de culture et ... je deviens la star d'une émission à mon nom... La bêtise mise sur un piédestal, validée et saluée par les "médias"... Idem pour ces joueurs de foot qui gagnent des millions grâce à un ballon, ne savent pas tous aligner deux mots correctement, profitent de leur situation et menacent de faire grève... Je rajouterai juste, pour éclairer mon propos, une petite liste de mes "chevaliers des arts et des lettres" préférés (choix totalement subjectif ) : Nikos Aliagas, Jim Carrey, Lou Doillon, Chantal Goya, Catherine Lara, Christophe Maé, Kylie Minogue, Omar Sy, Johnny Hallyday, Shakira ... "décoration honorifique française qui, gérée par le ministère de la Culture, récompense les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu'elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde" (décret n° 57-549 du 2 mai 1957 modifié plusieurs fois depuis). (Si vous avez vos préférés, vous pouvez les ajouter en commentaires). 


Toujours surpris ?

Alors, je sais qu'il est facile de critiquer mais quand on est confronté aux résultats de cet état de fait quotidiennement, quand on critique ceux qui luttent (pas tout le temps en vain, je vous rassure, mais trop souvent), qu'on les traite de fainéants, de réactionnaires qui veulent détruire les écrans, de rabat-joies, d'intellos, cela attire mon ire ! Monde de... comme disait Georges

dimanche 17 novembre 2013

En ville...

En très peu de temps (pour cet article-là, deux heures), cette ville peut vous donner l'impression que vous êtes schizophrène.

Je n'aime pas les gens qui fraudent et, par la même occasion, te poussent quand tu veux passer les portiques du métro sans même un sourire ou une excuse.
Et pourtant, j'aime laisser passer les gens qui me le demandent poliment et avec le sourire.

Je n'aime pas ces endroits accaparés par les snobs qui te font sentir que tu es une moins que rien si tu n'as pas la tenue ou les chaussures adaptées, en te lançant soit des regards condescendants soit des regards moqueurs tout en discutant de la prochaine croisière sur le voilier de Louis ou sur celui de Paul-Henri (conversation réellement entendue).
Et pourtant, j'aime grimper les marches du Palais Garnier en sachant exactement où je dois aller, en me sentant presque à la maison sous ces plafonds splendides, entourée de personnes sur leur 31 avec mon jean, mes baskets et mon sandwich maison dans mon cabas Picard !

Suis-je schizophrène ? A vous de me le dire !

samedi 16 novembre 2013

Pas vraiment transportée...

"Alors Gravity ? Tu l'as vu ? Génial hein?"
Euh... Non ! Pardon mais non ! 
Et cela n'a aucun rapport avec le fait qu'il a fallu faire 1h30 de queue pour le voir après avoir attendu une heure parce que la séance visée était complète. Si si je vous l'assure !


Attention SPOILER ! Ne pas continuer si vous voulez garder le suspense entier !

Mais allez le voir au cinéma parce que sans la 3 D et le grand écran vous perdez tout l'intérêt !









Oui, la 3D est super : nous avons la sensation d’être là haut ! Tournoyer sans aucun repère spatial n'est vraiment pas agréable. Et alors se retrouver seule dans le néant le plus total sans jamais JAMAIS pouvoir tomber et toucher le sol, quelle horreur !
Une expérience de cinéma c'est sûr !
Mais alors expérience humaine : zéro ! C'est affligeant ! Je ne ressens rien devant cette scène de coupage de corde et pourtant c'est Georges à l'autre bout ! Et puis nous avons vu ça des centaines de fois !!
Je ne ressens rien pour cette pauvre Sandra dans sa combinaison ! Attention, je ne reproche rien aux acteurs, rien du tout parce que jouer à l'intérieur d'un cube de 3 mètres sur 3 dans une combinaison cela ne doit pas être évident !
Mais le scénario est désolant ainsi que les personnages. Aucune histoire, aucun lien entre eux, rien pour nous faire éprouver de l'empathie, pour nous sentir à leur place :RIEN !
Et pourtant il ne me faut pas grand chose : une scène où ils se marrent ensemble, une scène d'introduction où on les voit en train de manger en apesanteur, une discussion boulot dans laquelle la personnalité de chacun ressort. Elle ne supporte pas l'apesanteur, le grand Georges se moque en grand habitué et vieux de la vieille. Le troisième homme peut mourir le crâne transpercé et l'équipage peut bien être décimé : aucun effet puisqu'on ne sait absolument rien d'eux ! Un simple plan sur une photo de famille me fait juste penser : "Ah tiens il avait une famille !" Comme un grande majorité d'entre nous mais il ne nous en a pas parlé !!!
Quand je me rappelle des Fils de l'homme du même réalisateur, je suis sidérée. Ce film est tellement bon ! Peut-être est-ce du au fait que ce soit l'adaptation d'un roman ? Alfonso Cuarón n'est peut être pas un bon scénariste (ni son fils d'ailleurs avec qui il a collaboré sur ce film ). En revanche, au niveau images, chapeau comme toujours !

Alors pour conclure :
-  il faut aller le voir au ciné mais moi personnellement, je ne le reverrai pas, en tout cas pas sur un écran plus petit que celui du ciné et en 2D !
- surtout regardez les Fils de l'homme, vous m'en direz des nouvelles dans les commentaires.

Voici mon avis sur Gravity dans Ma version des "Cahiers" !

Donnez moi votre avis sur ces films en commentaires, c'est l'avantage par rapport aux vrais "Cahiers" !

Mettons un peu de logique dans tout ça !

Dans un coin de la France, en Val de Loire, voici ce qui se passe : 
Un professeur en musicologie et toute une équipe de chercheurs étudient la musique à travers le temps. Réalisant qu'il manque de lieu culturel faisant découvrir la musique et son histoire, ils créent, grâce à plusieurs partenariats, un dispositif novateur qui permet de lier histoire, arts visuels, littérature et musique: le" Cubiculum Musicae".
" Le Cubiculum musicae (« Chambre de musique ») est un dispositif inédit reconstituant à travers la diffusion d'images et de sons les environnements architecturaux et sonores de la Renaissance. Il permet à une demi douzaine de personnes de remonter le temps pour s'immerger dans un bain culturel." ( http://msh.univ-tours.fr/page/cumusi-cubiculum-musicae )

Le champs des possibles est infini : chaque style de musique, chaque époque peut avoir sa présentation dans cette chambre. Se retrouver plongée dans l'atmosphère d'une époque ou d'un lieu au travers des œuvres d'arts me semble être un expérience intéressante, pas vous ?
Inutile de vous dire que tous ces travaux ont été financés par l’État en très grande partie. Il peut être utile de le rappeler : l’État, c'est Nous !
Le Musée des Instruments de Musique de Bruxelles est, pour l'instant, la seule institution artistique à avoir montré un quelconque intérêt pour le "Cubiculum Musicae".

Vous me direz : " Super, Hanae, cela nous fait de magnifiques gambettes ! Mais en quoi cela est-il intéressant ? " 
Et bien, prenons un peu de recul et voyons plus large. Cela n'est plus très à la mode de nos jours.

2008 : Les énièmes nouveaux programmes scolaires du nouveau ministre de l’Éducation Nationale sortent avec le (gros) lot de nouveautés et l' éternel retour de la Morale !
Au beau milieu des ces nouveautés à nous couper le souffle, un point intéressant pour la Réussite de tous, pour mener nos chères têtes blondes-brunes-rousses-frisées-bouclées-à crête- ou à tresses, vers le statut de citoyen éclairé : l'Histoire de l'Art. 
 Objectif : "porter à la connaissance des élèves des œuvres de référence qui appartiennent au patrimoine ou à l’art contemporain ; ces œuvres leur sont présentées en relation avec une époque, une aire géographique, une forme d’expression et le cas échéant une technique, un artisanat ou une activité créatrice vivante.
L’histoire des arts en relation avec les autres enseignements aide les élèves à se situer parmi les productions artistiques de l’humanité et les différentes cultures considérées dans le temps et dans l’espace. Confrontés à des œuvres diverses, ils découvrent les richesses, la permanence et l’universalité de la création artistique.
" ( http://www.education.gouv.fr/bo/2008/hs3/programme_CE2_CM1_CM2.htm )

C'est beau, n'est-ce pas ? L'intention est louable comme toujours. 
Ensuite, la réalité nous rattrape. Faut-il préciser que nous traversons une des plus grandes crises économiques de tous les temps (depuis  presque  40 ans ) ?
Traduction : aucune formation pour les enseignants (nouveaux ou anciens), aucun budget pour aller dans ces lieux de culture merveilleux qui jalonnent nos belles routes et villes françaises ni aucun matériel (numérique ou autre) pour aider les bonnes volontés à répondre aux attentes des programmes.

Et c'est dans ce contexte-là, que j'apprends qu'en France, des fonds publics sont utilisés pour créer exactement ce qui feraient que les élèves auraient l'occasion de découvrir les arts dans une expérience sensorielle inédite, captivante. 

Alors mettons un peu de logique dans tout ça : vous voulez faire des économies alors rentabilisez les fonds que vous utilisez déjà ! Vous avez l'outil et les personnes qui en ont besoin : écoutez, partagez, liez ! En un mot :  réfléchissez !

Monde de ...... comme disait Georges !